Omar Cissé, le CEO discret qui valait des milliards
Temps de lecture : 15 minutes
Rédigé par La rédaction / 15 Oct 2024 à 14:47
Quels sont les services proposés par MyTouchPoint ?
MyTouchPoint est le compagnon du quotidien pour les utilisateurs Africains et de la diaspora. Il s’agit d’une application et d’un site web ou les clients et les entreprises se rencontrent. Les clients peuvent faire des transactions de transfert d’un Kalpé ou de leur carte bancaire vers un autre, envoyer du cash, renouveler leur assurance, payer leurs factures, ou encore payer la scolarité de leurs enfants, ou tout marchand ou entreprise qui dispose d’un compte. Ils peuvent aussi transférer de l’argent d’un pays à un autre en utilisant tous les moyens de paiement disponibles. Les entreprises bénéficient d’un compte et d’un lien personnalisé pour encaisser leurs clients par Kalpé ou carte bancaire.
En entrant dans le B2C, qu’apportez-vous de nouveau à l’écosystème ?
Notre premier souci est de faciliter les transactions pour tous. Nous nous sommes rendu compte que la démultiplication des Kalpés et autres moyens de paiement est un réel défi pour les utilisateurs.
Nos partenaires opérateurs nous accompagnent aussi dans cette aventure. Par exemple, nous travaillons actuellement en partenariat avec FIDA (Fonds International de Développement Agricole) et Orange Money pour renforcer les liens entre la diaspora
Sénégalaise et leurs familles au pays. Via l’application MyTouchPoint, un Sénégalais de l’extérieur pourra faire des envois vers Orange Money Sénégal et envoyer des bons pour les ravitaillements ou les fournitures scolaires.
Quels sont les objectifs pour MyTouchPoint ?
Notre objectif est de positionner MyTouchPoint comme la première plateforme de transactions multi-pays qui permet de connecter tous les acteurs de l’écosystème du paiement. Nous avons enregistré près de 1,3 million de transactions, ce qui représente un volume de plus de 8 Milliards de FCFA. L’application mobile a été lancée il y a près de 3 mois et enregistre déjà plus de 60 000 téléchargements. Cela confirme le besoin auquel nous répondons.
Nous travaillons continuellement sur l’expansion des fonctionnalités : sur la base des besoins, retours des utilisateurs et des tendances du marché, et bien entendu nous envisageons d’agrandir notre catalogue de services, pour attirer un public plus large en Afrique et dans la diaspora. Nous allons aussi développer plus de partenariats avec les entreprises qui souhaitent se connecter à l’écosystème du paiement.
InTouch se présente comme une fintech panafricaine et vous êtes un pur produit de l’école sénégalaise, pourtant vos principaux actionnaires sont étrangers. Comment gérez-vous ce paradoxe ?
Je suis d’abord un des premiers actionnaires de l’entreprise. Cependant, pour réaliser nos ambitions, nous avons fait le choix de nouer des partenariats stratégiques avec des acteurs qui croient au potentiel de l’Afrique et des Africains. Nos autres actionnaires ont tous des activités en Afrique et trouvent une réelle complémentarité avec InTouch. Ensemble, nous pensons pouvoir participer à bâtir un écosystème de paiement pérenne au profit de tous les Africains, incluant ceux de la diaspora.
Quel type de manager êtes-vous ?
Je cherche à être un chef d’orchestre et je m’entoure des meilleurs musiciens. J’ai la chance de pouvoir les choisir et j’y mets le temps qu’il faut. J’essaie d’être à côté de mes collaborateurs pour les accompagner dans leurs défis quotidiens mais je m’attends à ce qu’ils assument entièrement les responsabilités qui leur sont confiées. Je suis très fier de voir comment mes collègues grandissent au jour le jour et j‘espère avoir beaucoup grandi aussi à leurs côtés.
Selon vous, quels sont les piliers fondamentaux du succès de InTouch ?
La qualité des ressources humaines avant tout. Nous nous sommes entourés des meilleurs talents qui partagent les mêmes valeurs et qui savent travailler ensemble. C’est aussi la qualité de nos partenaires stratégiques Total, Worldline, CFAO et Mobility 54.
Ils nous accompagnent dans notre développement au quotidien. Enfin, c’est la proximité avec nos clients et leurs besoins. Nous nous évertuons à être leur partenaire de confiance pour chacune de leurs transactions digitales.
Vous parlez souvent de l’importance de mentors. Quel est le meilleur conseil qu’on vous ait donné ?
C’est difficile à dire. Ce sont de petits conseils mis bout à bout qui nous construisent dans la durée. Une chose que j’ai beaucoup retenue c’est « rester juste ». En tant que Manager, nous sommes amenés à prendre des dizaines de décisions au quotidien. Ces décisions ont très souvent un impact sur d’autres : des collègues, des clients, la famille, etc. Sans des décisions justes, il sera difficile d’être un bon leader aux yeux de ses parties prenantes.
Quels sont les principaux enjeux pour InTouch dans l’avenir ?
Nous devrons consolider notre présence dans nos pays historiques, bâtir une vraie offre dans les nouveaux pays que nous avons lancés et renforcer la confiance avec les clients. Cela demande de bâtir un environnement interne encore plus favorable, pour attirer de nouveaux talents, mais aussi renforcer ceux qui nous ont fait confiance en rejoignant l’aventure InTouch.
Comment situez-vous le Sénégal dans le secteur de la fintech ?
Le Sénégal a été un pionnier dans le domaine de l’entrepreneuriat Tech en Afrique. Il fait partie des pays qui attirent le plus d’investissements dans la Tech et de manière plus spécifique dans le domaine de la FinTech. Ces dernières années, l’écosystème s’est beaucoup enrichi d’incubateurs, de coworking, de Labs, de fonds d’investissement, de fonds d’amorçage, etc. C’est tout cela qui fait le succès du Sénégal dans les techs, même si on a encore du mal à voir émerger de véritables champions panafricains.
Quel regard portez-vous sur la jeune génération d’entrepreneurs Sénégalais ?
Le Sénégal regorge d’entrepreneurs qui disposent d’un réel potentiel. C’est impressionnant le nombre de projets qui naissent tous les jours. Cependant, peu de ces projets deviennent de grandes entreprises. Nos structures d’accompagnement gagneraient à être renforcées afin que ces entreprises puissent franchir les différentes étapes de développement et devenir des champions panafricains.
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