Souleymane Ndiaye, Directeur Général de la SAPCO
Temps de lecture : 20 minutes

Rédigé par La rédaction / 04 Fév 2025 à 14:41
Afrofeeling: Quels sont les contours du projet de Saly ville verte ?
Souleymane Ndiaye: Permettez-moi avant tout de me réjouir de l’intérêt que vous portez à la SAPCO-Sénégal, cette prestigieuse entreprise que j'ai l'honneur de diriger depuis le 28 septembre 2022, C’est d'ailleurs l’occasion de réitérer mes remerciements à son Excellence le Président de la République Macky SALL pour la confiance renouvelée en ma personne.
Le projet Saly ville verte est le résultat d’une large concertation prenant en compte les préoccupations de l’ensemble des exploitants.
C’est un projet viable dans son contenu qui se veut innovant dans sa mise en œuvre et la SAPCO-Sénégal, en droite ligne de la politique touristique définie par le PSE, opte pour la durabilité dans l’élaboration et l’exécution de ses différents projets.
Saly Ville verte consiste en la restructuration urbaine de la station touristique et de la Commune de Saly. Cette initiative renferme des réformes et projets relatifs à sept secteurs d’activités: le Tourisme, la réorganisation spatiale et l’occupation du sol, les transports et l’amabilité urbaine, l’Energie, l’Eau et l’assainissement la gestion intégrée et durable des déchets solides et des déchets d’équipements électriques et électroniques, enfin l’environnement et le changement climatique.
Toutefois, il faudra prendre en charge la problématique du cadre de gouvernance de l’espace territorial d’exécution du projet, car c’est la base de l’engagement et de la réussite de la reconversion.
Concernant la restauration des plages, qu’est-il prévu précisément ?
Suite aux travaux de protection et de rechargement des plages de Saly, des études ont préconisé la mise en place d’un comité de gestion avec un budget de 150.000.000 F CFA par an, pour la maintenance de la plage. Ce comité réunira les différentes parties prenantes, sur une base consensuelle ou participative. Il conviendra de ne pas omettre les jeunes, les femmes, les exploitants, les artisans locaux, l’administration et les organisations structurées locales publiques et privées.
En sa qualité de président du comité, La SAPCO-Sénégal aura aussi la charge de s’assurer de la bonne réalisation des missions décidées par le comité de gestion, que ce soit la modification du plan annuel de surveillance et de maintenance ou des missions plus spécifiques de surveillance/maintenance.
Elle aura la responsabilité de mettre en œuvre les actions décidées par le comité de gestion. Ces actions pourront consister en l’adaptation du plan de surveillance, la réparation d’un ouvrage, le rechargement d’une plage, la mise en sécurité d’une zone. Il sera aussi essentiel que l’unité environnementale puisse se déployer en cas d’urgence. Il faut également dire que la SAPCO-Sénégal a déjà mis en place une unité environnementale et gestion sociale.
A cela s’ajoute la mise sur pied d’une formation des jeunes en surveillance de baignade et sauvetage qui est en train d’être mise en place, présentement, grâce à une collaboration entre la SAPCO-Sénégal, les Sapeurs-pompiers et les communautés.
Comment comptez-vous améliorer l’environnement et le cadre de vie à Saly ?
Outre la mise en œuvre du projet Saly ville verte et l’implémentation de son unité environnementale et sociale, j’ai engagé et déroulé un vaste programme avec mes équipes dans ce domaine.
Encore récemment, nous avons mené des actions régulières et fortes de nettoiement de la station, en collaboration avec la Commune de Saly et la SONAGED. Nous avons procédé au curage pré-hivernal des canaux d’évacuation d’eaux usées et pluviales en collaboration avec l’ONAS et sa prestataire, la société Delgas Assainissement ; Les voies de l’avenue Malick Ndiaye et des routes pénétrantes ont été réfectionnées et entretenues de même que le réseau d’éclairage public par la réparation des postes défectueux ainsi que le remplacement des ampoules grillées.
Nous avons réalisé le taillage pré-hivernal des arbres et fleurs et une cinquantaine d’arbres, gracieusement mis à disposition par les Eaux et forêts, ont été plantés.
Nous poursuivons nos efforts pour lutter contre l’occupation anarchique avec le refus de délivrance de nouvelles autorisations susceptibles d’y contribuer ;
Nous avons conduit des opérations de sécurisation de la plage et des opérations nocturnes dans la station, en collaboration avec les polices touristique ou nationale ;
Comme vous le voyez, les actions sont nombreuses. Néanmoins, il reste énormément à faire pour parvenir à restituer à Saly son lustre d’antan. Mais il est possible d’y arriver si tous les acteurs jouent le jeu pour la redynamisation du cadre de gouvernance dédié qu’est le comité de station, mais également par le biais d’une franche et forte collaboration avec la Commune de Saly et avec les communautés.
Qu’allez-vous mettre en œuvre afin d’impliquer la population dans ce projet ?
En réalité, le projet de restauration des plages a permis à tous les acteurs, notamment la Commune de Saly, la population de Saly, les acteurs touristiques et la SAPCO-Sénégal de se rendre compte que la collaboration est un impératif vital.
Nous avons maintenu cette dynamique et au niveau de la station de Saly, aucune action susceptible d’impacter la population n’est initiée sans une concertation avec la Mairie ou même avec les délégués de quartier, notables, associations de jeunes ou de femmes.
A titre d’illustration, en ma qualité de Directeur général de la SAPCO-Sénégal, lors de ma dernière mission à Saly j’ai rencontré, entre autres, le Conseil municipal de Saly et son Maire ainsi que les notables. Ces rencontres ont permis d’aborder toutes les préoccupations des populations salysiennes et toutes les interpellations ont été répondues et prises en charge dans le cadre de la politique RSE de la SAPCO-Sénégal au bénéfice desdites populations.
D’ailleurs, cette RSE sera formalisée et renforcée sous peu dans le cadre du comité paritaire à intervenir entre la Commune de Saly et la SAPCO-Sénégal car c’est le gage nécessaire pour une collaboration et un partenariat entre la SAPCO-Sénégal et les populations de Saly.
A quel horizon Saly deviendra-t-elle cette oasis touristique totalement saine, confortable et durable ?
L’horizon temporel retenu pour la complète réalisation du projet de reconversion de Saly en ville verte qui répond à un impératif de redéfinition de l’image et du fonctionnement de la station touristique est fixé à 2035 et cadre avec celui du PSE. Toutefois, les projets et réformes pour y parvenir sont séquencés dans le court, le moyen et le long terme.
La Sapco a identifié 4 autres zones touristiques à fort potentiel au Sénégal, la plus avancée est celle de la Pointe Sarène, notamment avec l’hôtel RIU Baobab. Pouvez-vous nous en parler ?
Effectivement, la SAPCO-Sénégal , conformément à ses missions et aux objectifs qui lui sont assignés dans la PSE, a identifié des sites en vue de les aménager et d’y promouvoir l’investissement touristique.
Ces sites sont constitués par Pointe Saréne et M’bodiene sur la Petite Côte, Delta du Saloum et Kaffountine-Abéné respectivement au centre et au sud du pays, et enfin Thiepp et Potou sur la grande côte.
Ils regorgent d’importantes potentialités touristiques incitant à divers positionnements comme le balnéaire, l’écotouristique, le culturel et le MICE et favorisant l’atteinte les objectifs stratégiques de l’Etat du Sénégal relatifs à l’augmentation de la capacité d’accueil et de la diversification de l’offre du pays.
En sus, ils bénéficient également de bonnes dessertes routières et aériennes suite aux importants investissements consentis par l’Etat du Sénégal en ce sens et dans la perspective de l’exploitation du pétrole et du gaz.
Pointe Saréne étant l’un des projets les plus avancés avec ses 110 hectares de superficie aménagés, bénéficie, à date, de toutes les commodités en matière de voirie et de réseaux divers et abrite à son sein l’hôtel RIU BAOBAB.
Parlant de cet hôtel, Il convient de retenir qu’il est réalisé par le groupe RIU et est doté d’une capacité de 524 chambres. Il est livré et mis en service depuis avril 2022.
Quelles conditions doivent être réunies pour que le développement des autres zones soit un succés ?
La première chose, c’est de bien structurer les projets sur les plans technique, économique, financier, social et environnemental. Ensuite, pour des raisons évidentes, l’accès aux sites concernés doit être facilité. Il est également essentiel d’impliquer les populations afin qu’elles s’approprient le projet mais aussi d’impliquer toutes les parties prenantes pour une démarche inclusive et participative. Viennent alors la communication, le marketing et la commercialisation. Il s’agit de trouver le positionnement juste pour chaque projet, puis garantir le portage institutionnel des projets par l’Etat auprès des partenaires techniques et financiers.
Nous nous appuyons sur des modèles de partenariat pertinents, en mesure de garantir non seulement la viabilité, mais la meilleure rentabilité possible des projets.
D’autres zones sont-elles prévues ?
Oui, des sites sont identifiés comme étant aptes à recevoir des investissements touristiques notamment dans le sud-est du pays (Tambacounda – Kédougou). La valorisation de ses zones est primordiale pour éviter de limiter les investissements touristiques le long du littoral et accompagner la politique d’équité territoriale de l’Etat du Sénégal.
Quels sont les principaux critères qui permettent de déterminer qu’une zone détient un fort potentiel touristique ?
Vous savez, le Sénégal regorge d’énormes potentialités en matière d’attraits touristiques. Pour le choix des zones, nous nous basons principalement sur les ressources naturelles et anthropiques qu’elles abritent en leurs seins et qui sont en mesure d’attirer des visiteurs. Une zone d’intérêt doit avoir un bon positionnement face à l’offre et la demande touristique, à l’échelle nationale et internationale.
Nous tenons compte de divers critères, notamment l’existence des infrastructures permettant l’accès et la viabilisation de la zone ou la possibilité de la raccorder. L’existence des infrastructures d’hébergement et de restauration ou la capacité d’en abriter.
Comment se passe la recherche d’investisseurs pour donner vie à ces zones une fois qu’elles ont été identifiées ?
La recherche d’investissement est l’étape cruciale dans le développement de nos projets, d’autant plus que le Sénégal est un pays où le secteur privé est soutenu sans réserve par l’Etat, à travers la simplification du cadre juridique et réglementaire.
Ces dispositifs de promotion des investissements favorisent un climat des affaires sain.
Après avoir conçu les produits appropriés à chaque zone, à l’aide d’études, la SAPCO peut user de stratégies multiples pour attirer des investisseurs à ses différents projets.
D’abord à travers une communication visuelle et informative sur ses différentes plate-formes (site internet, réseaux sociaux et réseaux professionnels).
Mais aussi par sa participation aux différents Salons, Foires, Forums accès sur l’investissement touristique et le tourisme en général au niveau national et international.
Une fois l’intérêt suscité sur un projet, nos équipes se mettent à disposition pour procéder à des visites sur site, étudier l’ensemble des modalités d’investissement et ainsi, faciliter le partenariat.
Les 7 secteurs d’activité de Saly Ville Verte
1. Tourisme : diversification de l’offre (écotourisme et tourisme d’affaires) ;
2. Réorganisation spatiale et occupation du sol : rénovation des espaces urbains et valorisation du patrimoine traditionnel du village de Saly Coulang;
3. Transports et mobilité urbaine : meilleure gestion du trafic de transit et réconciliation du piéton avec la ville ;
4. Energie : adoption du mix-énergétique, passage des réceptifs et infrastructures pour l’usage des énergies propres ;
5. Eau et Assainissement : accès universel au réseau EP, relèvement du taux d’accès à l’assainissement à 78% en 2025, assainissement autonome direct dans la commune, résilience face aux inondations ;
6. Gestion intégrée et durable des déchets solides et des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) jusqu’à la valorisation ;
7. Environnement et changement climatique : Reverdissement et aménagement d’espaces boisés, mise en tourisme des sites écologiques, promotion d’une agriculture locale durable, suivi et surveillance des composantes environnementales.
Tags associés :
Les plus populaires
A voir aussi

Nous suivre
Inscris-toi à notre newsletter, pour recevoir gratuitement tous les bons plans et des tickets cadeaux.
0 commentaire